Depuis novembre 2006 jusqu'en avril dernier, Anahita a parcouru les mers des Caraïbes. Tobago, l'île la plus au sud, fut notre première escale, puis cap au nord en passant par Grenade (et ses bonnes odeurs d'épices), Carriacou (et ses paysages fantastiques), Bequia (et ses prix fantaisistes), la Martinique et la Guadeloupe (et les ballades avec Maman), les Saintes (et ses délices), Antigua (et sa bureaucratie), Barbuda (et ses plages inoubliables), St. Barth (et l'accueil chaleureux de Monique, Gilles et Théo), St. Martin (et ses délires avec Natacha), Anguilla (et ses déceptions), et finalement les îles vierges britanniques (à la hauteur de leur réputation: très soignées). Oui, nous avons eu beaucoup de plaisir à découvrir les particularités de ces îles et la croisière d'Anahita a été magnifique. Il faut dire que les Antilles sont un vrai paradis pour les plaisanciers: plages parfois splendides, météo clémente, infrastructures parfaites: le tourisme nautique est partout. Avec Mila et Max, la vie de croisière est devenue plus simple - imaginez vos enfants se plaignant car il doivent encore aller à la plage [sic]. De plus, Anahita ne nous a pas donné trop de soucis - excepté quelques ennuis avec le moteur. Nos escales préférées: les Saintes (petit village français sous les tropiques) et Barbuda (des kilomètres de plage sans âme qui vive).
Six mois aux Caraïbes: c'était très bien, mais nous sommes contents de quitter ces îles. C'est plein de bateaux, c'est très cher et puis les Caraïbes ne sont plus terra incognita. Finis les découvertes culturelles et les contacts privilégiés avec les locaux, retour à la société de consommation, mais sous les tropiques (ce qui offre aussi certains avantages!). Après avoir navigué pendant des mois dans le cadre d'une petite communauté comprenant au maximum une quinzaine de voiliers, et dans des pays comme le Brésil, le Surinam ou la Guyane, nous avons eu un choc en découvrant des mouillages avec une centaine de bateaux (mais quel joli spectacle, le soir, lorsque toutes ces petites lumières d'ancre au sommet des mâts dansent dans la nuit au rythme des vagues!). Les locaux nous traitent comme des touristes qui ont de l'argent plein les poches - nous préférions être considérés comme des voyageurs et nous avons peu de poches - qui sont prêts à payer très chers pour avoir le privilège de se trouver sur leurs îles. Avec un voilier de 35 pieds, nous avons eu plus d'une fois l'impression de vivre dans un monde parallèle parmi ces mega-mega-mega-yachts. Simple exemple: beaucoup de ces bateaux ont des annexes qui ont la taille d'Anahita.